J-7 - Mood ending

Devant la justesse de la parole de Nicolas Bouvier -eh oui, trois de ses ouvrages m'ont accompagné ici !- je vais le laisser parler pour moi.

-Aimez-vous le Japon ? A mes heures, oui, beaucoup. Mais je n'aime pas cette question. ... Vivre à la japonaise ne présente aucune difficulté, comme me l'a très bien dit un jeune père français. C'est vivre qui est parfois épineux.

... me voilà aux prises avec un bourdon bien Japonais: cela part en rayonnant de l'estomac... et tout ce dont on se faisait fort se dilue et disparaît. Je na connais pas d'autres pays pour vous retirer avec autant de dextérité la chaise de dessous les fesses. ...

... Etonnante alchimie du souvenir ! Maintenant que tout ce qui te pesait ici, que la légère odeur de deuil qui flotte parmi tant d'autres est tenue à distance, tu tires du vivier de ta mémoire les images qui te plaisent et tu les enlumines patiemment en levant parfois les yeux sur les prés verts d'Europe. Et c'est ainsi que les livres s'écrivent.
J'aurai moi aussi bientôt l'ennui de cette ville parce qu'elle est unique, admirable... et que j'y ai vécu....

... une leçon de tout et de rien que j'ai très mal reçue. Il est temps que je reprenne mon sac pour aller vivre ailleurs.

La Chronique Japonaise s'achève ainsi, documenté comme peu d'ouvrages traitant du Japon peuvent s'en vanter, et bien plus optimiste que Le Vide et le Plein, dans lequel à peu près à la même période, Nicolas Bouvier décharge toute sa rancoeur contre ce pays qui ne s'ouvre pas.

Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas si catégorique. Mais c'est vrai que par moments... Prenez ce matin, par exemple: j'étais tant en rage contre ce pays qui m'a mangé à moitié, grignoté insidieusement de petits trous parmi six mois de ce qui aurait dû être... Mes études à l'étranger ! Une sacrée leçon. Le pire, c'est qu'il est bien impossible, à la suite d'une telle expérience, de savoir si on l'aime ou pas, cet endroit. Et n'est-ce pas selon ce schéma, finalement, que les plus belles aventures se déroulent - l'impossibilité de les décrire franchement, de trancher au mot - et par hoquets, réveillent en nous l'attendrissement le plus complet ou la rage la plus profonde. La Japon, c'est cela pour moi.

Je ne publierai pas plus de photos ici. Je créerai des galeries sur Facebook ce soir, assumant finalement que les personnes ne m'y connaissant pas pourront les voir directement avec moi !

Ceci était mon dernier message sur ce blog. Désolé, encore une fois, de n'avoir pas été plus assidu ! J'espère seulement que nos rares publications auront été appréciées et vous auront fait un peu voyager...
A bientôt, tous,

Victor

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