Trois ans
September 13, 2013 - Victor
Trois ans déjà… Trois ans depuis le dernier message envoyé sur un de mes blogs. Trois ans, presque jour pour jour, depuis que je suis rentré de ce voyage avec Simon. Comment le temps a-t-il pu filer si vite ?

Feu ma grand-mère disait souvent, la vie, c’est comme un train; on est mis dedans, et ça démarre… Lentement d’abord, puis la machine chauffe; les roues tournent de plus en plus vite. L’instant d’après on est lancé si vite qu’on n’en voit presque plus le paysage.
Je ne l’ai su que bien plus tard, mais c’est aussi sur le quai d’un train qu’elle l’avait rencontré, son Pierrot. Autant dire que l’image devait lui convenir tout particulièrement… C’est le Pierrot en question qui me l’a raconté bien plus tard, dans sa chambre 4ème étage gauche, résidence ‘Les Jardins de Cybèle’, Saint-Germain-en-Laye.

Enfin. Trois ans. Sont-ils vraiment passés si vite ? Difficile à dire. J’ai essayé d’y réfléchir, allongé sur le dos ou le ventre dans mon lit monoplace de la Sakura House Ebisu B. Sans beaucoup de succès. Je rembobine le temps en sautant presque instinctivement de grosses périodes, par habitude de s’éviter de penser à ce qui dérange. Rien que le nombre de ces sauts donne le tournis. Comme tout autant de tiroirs bien remplis que l’on entrouvre et claque aussi sec.
Inutile d’y revenir après tout. Ce n’est pas le moment. Autant coffrer ces trois années-là dans une solide cantine de brousse en acier massif, et comme dans les Aristochats y jeter mon Edgar, envoyer le tout à Tombouctou et ne la rouvrir que bien plus tard, quand le contenu néfaste et turbulent se sera enfin tu, calmé, lentement tapi dans le fond en une masse inerte. Inoffensive.

Alors, à quoi bon écrire à nouveau ? T’en as pas eu assez ? Et puis, t’as quoi à raconter ? J’en sais rien. J’ai comme l’impression pourtant que c’est la meilleure chose que j’aie à faire. Que c’est important. Alors ouais, écrire… Et publiquement, en plus. Ma vie palpitante, je la sers aux quatre vents parce que sérieux, minauder dans un carnet, ça me lasse en 20 lignes chrono. Autant aller me balader ou me prendre une bière, ça vaut plus le coup.
Bref, re-bienvenue, cet espace sera surtout pour que les gens que j’aime puissent suivre mes âneries si ça leur chante, subir mes changements de style intempestifs, les détails cruciaux de ma vie comme la couleur de ma sauce à pâtes, parfois des trucs en anglais pour me la péter, et puis quelques photos, parce que j’ai vraiment failli ouvrir un tumblr.

La petite surprise qui fait que j’ai mis des plombes à écrire ce premier truc, c’est que j’ai passé quelques demi-nuits blanches à régénérer entièrement les billets des trois blogs précédents. Donc pour les amateurs, ça a été fait à l’aide des dumps XML et d’un bout de code de Florent Matignon, mon gros disque dur orange nommé mobydick (oui Quentin, comme le tien, j’ai aucune imagination), et un peu de python pour en sortir un joli format de post Jekyll (pour copier Sam).
Ah oui, le tout automatisé avec Fabric, servi par Nginx et versionné sur bitbucket. Si je perds encore mes billets avec tout ca, c’est vraiment que je l’aurai fait exprès.
Enfin, il faut bien planter le décor, non ? Failli oublier. Voilà, j’ai re-débarqué à Tokyo le 30 Juillet pour tenter ma chance avec une équipe incroyable sur un projet plutôt costaud. A la clé, un changement de vie total, et un rythme… monastique. Bon là j’exagère, mais pour résumer il est clair que mon activité principale n’est plus vraiment de tanquer dans les bars.
Rideau pour aujourd’hui !
