Bréves et détours, part 3
August 02, 2009 - Victor
Enfin, j'avais commencé tout cela en vous parlant de Peter; peut-être devrais-je vous expliquer cette première fois où j'ai vraiment fait connaissance avec lui. Il s'agit du soir où Jon nous a quittés devant la gare, trop malade; le fameux soir où je devais le retrouver avec ses 39 degrés de fièvre, et où nous l'avons emmené à l'hôpital, avec Jan. Ce dernier est parti téléphoner au service de la grippe H1N1. J'attrape mon masque anti-infection, que Nawal nous avait -fille avertie- confiés avant de partir. Et j'attends Jan, profitant d'un wi-fi en libre accès venant d'apparaitre pour consulter mes mails. Il finit par revenir, arborant lui aussi un masque sanitaire. Le numéro d'urgence ne répond pas, mais l'hôpital, 500m plus loin, est prêt à nous accueillir. Jon peut se lever, et nous voilà partis. Après avoir écrit nom, adresse et date de naissance, ils le prennent en charge rapidement, lui font le test de la grippe : négatif. Soupirs de soulagement. De fait, nous avions reçu la veille un avis d'infection d'un des membres du personnel, ceci au bureau de George, premier étage.
En cas d'infection, le verdict est simple : tous les proches ou susceptibles d'infection sont mis en quarantaine durant une dizaine de jours. Mais heureusement, il a juste un petit problème d'estomac, ce que nous indique le docteur avec les quelques mots d'anglais qu'il récupère dans des parties oubliées de son esprit. Et nous voilà repartis, chargés d'une bonne dose de médicaments (quatre différents, matin, midi et soir). On risque de ne pas aller à la plage, finalement !
Bref, la soirée qui précède cet évènement; j'y viens. Jan avait déposé dans la matinée, vers 11h, son paquetage; nous lui avions proposé de déposer ses affaires ici après qu'il ait rendu son appartement: c'est là sa dernière soirée avant de partir pour quelque trois semaines de vacances avec son amie. Ici, il se repose un peu, tout comme nous.
Nous y allons avec lui et Emrey, son ami turc du bureau d'à côté, qui se trouve habiter lui aussi, une fois n'est pas coutume, dans la même résidence. Nous avions fixé rendez-vous à Shin-Omiya, la station précédant Nara. La dernière fois que nous étions venus ici, entre français, nous avions simplement passé la soirée à refaire le monde dans un parc public; je l'ai certainement déjà raconté. De nouvelles personnes sont là. Quatre japonais, dont trois secrétaires de ATR; un chercheur que je ne connais pas, relativement agé; puis Peter, Andrej, et George sont également de la partie.
Enfin, il y a Ganesh, un indien vivant ici depuis quatre ans et qui maitrise le japonais. Le type du restaurant est "Shabu-Shabu", qui n'est pas, comme je le pensais, le nom d'une bizarre pratique d'initiation pour indigènes d'Amérique du sud, mais une façon de cuire la viande; "All you can eat et All you can drink", pour deux heures. 4000 Yens tout de même, mais de la viande excellente et fine que nous cuisons nous-même, agrémentée de légumes dans un grand fait-tout qui est au centre de la table. La discussion est encore une fois bien nourrie par les anecdotes de George notamment, qui à trente ans semble avoir déjà bien vu du pays et est de ces personnes qui a déjà un avis décisif sur beaucoup de choses.
Il y a même du vin, pas mauvais du tout. Pas de bowling finalement, nous nous décidons pour un karaoké. Jan nous quitte, la fatigue l'a rattrapé. Une fois à l'intérieur, nous bénissons la présence des japonais qui nous expliquent le fonctionnement de la console servant à choisir les chansons. Sinon, la formule est similaire : all you can drink, à 1000 yens de l'heure. On se tue la voix en essayant de ne pas choisir ces chansons que l'on aime trop, pour ne pas avoir à les entendre totalement saccagées par les voix mêlées d'une dizaine de personnes, dont la technique est discutable ! Cependant, l'ambiance est vraiment excellente, tout le monde s'amuse bien. Les photos et les éclats de rire fusent, parfois des chansons japonaises passent, que seuls Ganesh et les natifs se risquent à chanter; pour les autres, la double difficulté de se synchroniser sur des hiragana qui défilent à toute vitesse et suivre un air inconnu représente un obstacle bien trop grand. Nous rentrons vers 11 heures, prenant rendez vous pour le prochain jeudi: ATR organise un barbecue géant, gratuit, ouvert à tous. Rentrer tôt fait l'affaire de Andrej, qui a accepté de partir pêcher avec un de ses collègues; départ à 2h30 du matin pour la baie d'Osaka. Il devait nous raconter plus tard à quel point cette nuit-là fut la pire de sa vie; luttant contre le mal de mer sous des lames de trois mètres. Je n'ai pas parlé de Peter ? Pas grave, retenez qu'il est très sympa et que le but de tout ceci, était de raconter les évènements. Et puis, voilà, c'est lui : (après, c'est George)
Bon, il reste encore deux parties à ce post "Brèves et détours" ... Je continue de les uploader au rythme d'un tous les deux jours environ ! Attention, ils sont un peu anachrooniques, tout ça s'est passé il y a bien 3 semaines...