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Victor

Bréves et détours, part 2

July 29, 2009 - Victor

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Mais ne devrais-je pas plutôt vous raconter la dernière journée à Osaka, où nous avons essayé les Octopusse's balls, erré dans les grandes galeries marchandes couvertes, remplies d'abord de restaurants, puis de pachinkos, pour finir sur un marché tout ce qu'il y a de plus artisanal, où les vendeurs de couteaux sont impressionnants -imaginez, vendre des couteaux à 900 euros, des katanas à 7000 euros ! Tout juste s'il ne se vend pas des haches de guerre en arrière-boutique dans ces arcades. Nous étions venus, cette fois, visiter le château d'Osaka, et peut-être d'autres choses, telles que l'aquarium d'Osaka, second du monde en taille, ou d'autres quartiers aux nom évocateurs, comme Universal Studios Japan, Umeda Tower, que sais-je encore ! Je n'ai décidément pas fini de visiter cette ville, plus peuplée que Paris, donc potentiellement aussi riche. Le temps étant une ressource rare par ici, nous n'avons finalement eu que le temps de visiter le château, qui est tout de même assez impressionnant en termes de dimensions.

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Ancien, reconstruit un nombre incalculable de fois, il trône dans un endroit de la ville qui lui est presque réservé; le calme règne autour de ses abords. Constitué d'un système de multiples murs d'enceinte de pierre, dont on se demande encore aujourd'hui comment certaines ont pu y être placées tellement leur taille est grande, il comporte en particulier un grand bâtiment principal d'où, au huitième étage, nous pouvons admirer la vue sur Osaka, sous tous les angles. De la ville à perte de vue. En redescendant les étages, on peut y visiter un musée détaillant l'histoire du château -et il faut bien huit étages pour la raconter. En faisant bien évidemment des détours biographiques sur les personnages qui l'ont construit ou occupé. Pour nous européens, la description de chacun de ces personnages -il doit bien y en avoir plusieurs centaines- et de leurs clans nous parle bien peu. Nous passons vite, s'attardant surtout sur les vitrines contenant des armures des samouraïs d'antan. Et il faut bien avouer que, toutes différentes, toutes sont d'une finition incroyable, d'un sens profond du détail; et l'on peut y distinguer celles ayant véritablement servi des armures d'apparat, souvent ornées de masques de bouddha rouge sang, grimaçants, en cuir, censés impressionner les servants comme l'ennemi.

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Une vue du château

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Une time capsule qui contient de nombreux objets d'art et de science, enfouie 20 mètres sous terre, à n'ouvrir que dans ... 5000 ans !

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Une vue du haut du château d'Osaka

Avons tourné autour de Namba, rencontré une japonaise parlant un français impeccable -comment a-t-elle deviné au premier coup d'œil que nous l'étions ! Elle nous explique ce qui se passe devant nos yeux. Effectivement, une troupe de jeunes japonais s'active, en uniforme bizarre, autour de nombreux tambours de taille diverse, dont le plus grand pourrait contenir une cargaison d'immigrés illicites. A seize heures, le vacarme commence. Il s'agit d'une -ou plusieurs- écoles, je n'ai pas si bien compris, qui se défient dans la rue, à diverses techniques. Et ils savent y faire. Les groupes, d'une vingtaine de personnes, assortis à chaque fois de leur costume de spectacle particulier, se succèdent, annoncent leur classe (seconde, première...) et entament leur spectacle. Danse, chant, musique, percussions... Le point commun ? Tout est maîtrisé à la perfection. Difficile de savoir si ces élèves-là étaient experts dans ces disciplines depuis longtemps ou s'ils s'y sont mis uniquement dans un but pédagogique. Une chose reste, ce n'est pas en France que nous verrons des représentations amateur, à cet âge-là, aussi impressionnantes. En voici un petit florilège, pour le plaisir des yeux, comme on dit au Sénégal ;)

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Et voici une image des danseurs ! La vidéo ? ici, ici, ici et ici !

La dame nous raccompagne jusqu'à la station, nous donne ses coordonnées, "à tout hasard". Je sais que si jamais j'ai besoin d'informations, de conseils, je la recontacterai. Puis nous voilà repartis à Amerika Mura. Dans le but de ne pas trop dépenser, nous sommes venus à Osaka avec bien peu d'argent. Nous sommes donc presque à sec, et, si nous repérons des endroits où possiblement finir notre soirée, nous hésitons à y entrer, de peur de tomber encore sur une charge surprise. Nous allons finalement dans un bar pas cher, sans charges. De très nombreux flyers sont dans l'entrée, j'en prélève une sélection, histoire de voir un peu ce qui peut se tramer dans la vie nocturne. Alléchant, il semble qu'il y ait ici de très nombreux concerts, dans beaucoup de genres différents. J'en coche quelques uns pour les hypothétiques prochaines fois. Dans un aquarium du bar, trois requins, visiblement en manque d'air dans un espace trop petit, tournoient et se battent pour atteindre la surface, y récupérer un peu d'oxygène.

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Nous nous installons ensuite dans la rue, au triangle du quartier américain, cette fameuse place où tout le monde vient boire un petit coup. Un fou tourne, fait fumer des cigarettes à la statue derrière nous. J'avise deux personnes en face de moi: ils sont français. Allant leur parler, ils m'apprennent qu'ils sont ici en vacances, avec leurs sacs à dos, pour trois semaines. Ils viennent juste d'arriver de Tokyo en Shinkansen, deux heures et quelque 12000 yens. C'est cher, mais la rapidité me fait rêver. Sinon, c'est le bus de nuit, pour cinq mille... Leur solution pour dormir à petit prix ? Les cybercafés. Ils réservent une salle avec ordinateur et siège long confortable pour une dizaine d'heures, s'installent par terre et dorment ainsi, gênés un peu par les ronflements des autres dormeurs de fortune. L'avantage, c'est que c'est bien moins cher que n'importe quel hôtel -les seules auberges de jeunesse bon marché, encore que trois fois plus chères qu'en France, sont souvent réservées depuis plus de six mois. Et dans les cybercafés, les boissons fraîches sont disponibles à volonté, quand on n'a pas un spa et un solarium.

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Jon est rentré avant nous, trop fatigué. Nous restons et sommes abordés par des allemandes et un japonais. Ce dernier est barman à cinq minutes de la station où nous nous arrêtons; nous nous promettons d'y faire un tour. Il est très sympathique et connaît parfaitement la ville. Quant aux allemandes, elles ont bien trop bu pour suivre la conversation. Nous restons ici pendant encore quelques heures, discutant de tout et de rien. On rentre, avec Nicolas, en un temps record: il semble que nous avons pris le train à la minute précise où les correspondances vers les super-express sont immédiates. Donc, au lieu d'une heure au moins, 40 minutes seront amplement suffisantes. On trouve Jon dormant devant la porte; il avait mal choisi son soir pour oublier ses clés ! Mais il en est quitte pour avoir effrayé quelques voisins.

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