Bréves et détours, part 1
July 27, 2009 - Victor
Une nuit à Kyoto. La seconde, hier, pour dire au revoir à George. Andrej était là, pas Peter, que je n'ai pas encore présenté. Peter l'allemand, arrivé récemment, dans la même colocation que George et Andrej, c'est-à-dire à quelques pas d'ATR, dans un appartement sans climatisation aucune, très sympathique. Je ne sais donc pas si je vous raconte en premier cette nuit à Kyoto, la seconde, où nous avons fait ce que nous n'avions eu l'occasion de faire la dernière fois, c'est à dire se poser sur les berges de la rivière Kamo, comme la moitié de la ville, en écoutant un quelconque groupe de rock qui se produit sur la rive, et à regarder les gens les plus mal en point traverser les cinquante mètres de largeur de la rivière en courant. Ce jour-là, nous avons fini dans un club, le même que la dernière fois, mais que faire lorsque l'on connaît si mal la ville ?
Le seul endroit autre que nous connaissions, le Club World, apparemment très connu, exige la bagatelle de 4000 yens l'entrée. Soit trente euros, tout simplement; tout simplement hors de question ! Et puis, pour aller écouter du hip-hop... Cela dit, les japonais d'ici semblent assez fans de cette musique, puisque l'endroit où nous allons y fait aussi la part belle. Au moins il n'est pas cher, et nous pouvons y voir des dizaines de japonais coiffés de casquettes en demi-ballon de basket, mode West Coast. Intéressant et troublant, car ces derniers ne sont pas spécialement taillés comme des gangsters. La dernière fois, lorsque nous sommes allés à Kyoto, juste pour le début de soirée, nous avons risqué le tout pour le tout. Fatigués de ces Izakaya -bars japonais- qui se ressemblent tous, nous avons choisi à peu près au hasard un immeuble dans le quartier de Gion, et sommes montés au quatrième étage, pour lequel nous avions remarqué en contrebas une affiche "Acoustic Bar". On tombe, au sortir de l'ascenseur, devant une petite porte, avec une minuscule mention sur la droite: Acoustic Bar. Ce doit être ici. Jon se décide à appuyer sur la poignée, et nous entrons tous. Un minuscule bar s'ouvre devant nous. Des Japonais y sont attablés, il reste une toute petite table - la seule - au fond; le barman nous y installe, libérant le siège des guitares et partitions qui y sont entreposés. La dizaine de personnes ici nous jettent des regards curieux, les deux personnes à notre gauche engagent la conversation. D'où venez-vous ? Que faites-vous ici ? Etc, etc. Nous commandons à boire, quand subitement un des clients se lève, empoigne une guitare, allume le micro à pied et commence à chanter. D'une vois superbe, avec un son magnifiquement réglé pour un endroit aussi petit. Les japonais ont des choses à nous apprendre de ce point de vue-là, à nous qui sommes incapables de régler correctement nos balances dès que le concert n'est pas 100% professionnel.
Et les clients de se succéder, se passant la guitare et échangeant de place devant le micro. Tous sont excellents, et chantent un rock japonais très agréable. Pendant les entractes, de longueur aléatoire, le barman repasse un peu de bon jazz. La décoration est soignée, il fait frais. J'aurais pu rester dans cet endroit bien longtemps, après l'agitation que nous venons de traverser.
En effet, nous venions de visiter le festival de Gion, le plus important festival de Kyoto, annuel, qui dure quatre jours. A cette occasion, des vendeurs d'a peu près tout ont pignon sur rue; les artères principales, dont la rue Shijo, immense, sont barrées et seuls les piétons -des dizaines de milliers d'entre eux- peuvent s'y promener. Toutes les femmes sont en kimono. Les rues sont ponctuées de jonques géantes, où une dizaine de bonzes psalmodient des soutras et frappent sur des gongs. La rue, elle, est en effervescence, et nous y tournons jusqu'à ce que la vue de tout ce monde tournoyant nous donne mal à la tête et l'envie de trouver un coin calme. C'est pour cela que nous avons commencé à chercher du côté de Pontocho -le quartier jeune- puis de Gion -le quartier historique des geishas, de l'autre côté de la rivière- un bar où se rafraîchir. Et que las, nous sommes montés dans ce semi-paradis, où tout était parfait. Jusqu'au moment où nous devons partir. Le patron nous annonce l'addition. Nous lui demandons de répéter, n'y croyant pas; "peut-on payer séparément ?" non non, c'est déjà le prix séparé. Non, les consommations ne sont pas chères, effectivement. Mais ce qui n'était indiqué nulle part, c'est qu'il faut débourser 1000 yens, ne serait-ce que pour s'installer ici. La bonne surprise... Apparemment, tous les bars un peu différents fonctionnent selon ce principe; une règle, toujours demander à l'avance s'il y a une "charge" quelconque avant les consommations !
La photo bonus: un wagon pour femmes, dans le train. A certaines heures de la journée, certains wagons sont réservés pour que les femmes puissent rester tranquillement entre elles... Comment ça qu'est-ce qu'on faisait là ?