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Victor

Ishiguro's Geminoid

July 06, 2009 - Victor

Réveil, 8h, après plus de 12 heures de sommeil. Ca va déjà beaucoup mieux. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises... Sur la tabel, on croise le tas déjà impressionnant de paperasses à remplir. Pas comme en france ici, on ne peut pas remettre à demain. Parce qu'on ne sait pas trop encore, d'ailleurs. Difficile d'être rassuré !

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Ici, tout frise l'aventure. Une tentative pour retirer de l'argent se solde par un échec, suivi d'un rendez-vous à peu près improvisé par le factotum en service des ATMs, pour qu'enfin une personne plus responsable peut-être, mais ne parlant pas un mot d'anglais, s'excuse, le dos incliné à angle droit, que notre carte ne soit pas acceptée à Nanto Bank. On a tout de même souvent envie de leur dire "mais c'est pas grave, ça va s'arranger, elle est bient ta boîte..." ... Enfin, ce sera comme ça souvent.

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L'autre jour, acheter un pauvre adaptateur a relevé de la corvée, un indécrottable vendeur s'acharnant à nous expliquer dans les moindres détails -et en japonais intégral- touts les différents modèles d'adaptateurs. Ne peuvent-ils jamais dire Oui ou Non, simplement, à la limite avec ce petit agacement dont on a l'habitude en France dès que l'on dérange un vendeur pour une question si naze ?

Bon, toujours est-il que hop, 8 heures, branle-bas de combat, il faut aller au travail. Satoko a expliqué: zou, train de Takanohara à Shin-Hosono, un petit bus et on y est. Ca passe. Oui bon d'accord, les bus sont un peu bizarres, on entre en prenant un ticket à l'arrière et on va payer à l'avant au prorata du temps passé dedans. Faut bien que vous sachiez !

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Déception à l'arrivée... C'est QUOI ces claviers japonais (et ce Windows® ... ) . Avec un grand sourire Satake-san m'explique que mon ordinateur ici sera tres puissant et que et que et que. Sans vouloir trop rentrer dans les détails, minute geek (je sais que yen a sur ce blog que ça intéressera): - Outils utilisés : Eclipse & CVS, Putty et WinSCP. - Du code ultra horrible (Satake-san s'excuse de n'avoir pas vraiment fait les choses en propre) - Un serveur de fichiers central sous windows, d'ailleurs il est dans la salle à côté. Maintenant que j'y ai ajouté mon nom d'utilisateur en allant éditer directement dessus au bloc notes, le cvsmachin.rc, j'ai tous les droits sur le code de tout le monde, c'est marrant. DEL ? Enfin bref.

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Tout cela pour dire que j'ai bien remercié mon equipe pour cette machine. D'ailleurs je vous ecris depuis mon portable que j'ai posé à la place, avec un beau Debian, un clavier décent et même un deuxieme écran hi-res 20 pouces (ben oui, faut bien que ce qu'il m'ont mis serve à quelque chose ;) ) Mais bon, il a fallu tout de même attendre l'adaptateur.

J'en ai acheté un au hasard pour environ 1,5€. Il est simple, ça oui : des fiches plates japonaises d'un coté, des trous ronds (que j'ai un peu agrandis au couteau) de l'autre et zou, mon bloc chargeur de portable (fait en chine) accepte le voltage japonais. Comme tous mes autres appareils d'ailleurs, enfin je crois. Bon à savoir pour vous qui risquez de venir !

La fille a côté de moi se nomme Anna. Enfin je crois, j'ai beaucoup de mal à comprendre son prenom au début. C'est lorsque M. Ishiguro fait irruption derrière moi, petit stagiaire, et qu'elle se présente longuement à moitié en japonais qu'elle hausse enfin le ton. Moi qui me demande depuis longtemps si je ne suis pas à moitié sourd, ça me rassure de savoir que ici, absolument personne ne la comprend. On a beau etre au MIT, généralement ma réponse standard est un petit "yes", un sourire et hop, replongé sur l'écran.

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N'empêche qu'il en impose, Ishiguro. Je le connaissais d'un journal sur les robots. Ce type a un double robotique, ici on l'appelle le Geminoid. La personne à ma gauche, Ilona, est censée l'étudier dans le cadre d'une étude ethnoanthropographique ou quelque chose dans le genre. Pas de chance pour elle, le robot est parti le lendemain de son arrivée pour l'australie. Mais c'est un Ishiguro bien en chair qui me tend une poigne imposante ce jour-là, puis sa carte de visite. Visiting leader, il est connu et il le sait. Il trônera tout l'après midi au centre de la pièce, demandant des renseignements à environ tout le monde. Il me donne sa carte - Jon comme moi le trouvons extrêmement hautain. Dommage qu'il soit parti, je préférais son double, d'autant qu'on nous en a fait une démonstration de suivi de visage... Depuis son fauteuil, il suivait nos têtes dans la pièce. Disturbing, disturbing...